dimanche 16 juin 2024

Correspondances bleues - épisode 5 : inoubliables oiseaux marins. L' escapade dans l'archipel des sept îles

C'était il y a un mois déjà, et je cède au passage à une certaine dose de nostalgie... 😔 Mais avec de tels souvenirs et de telles images, le moral remonte déjà en flèche et de tout mon séjour sur la Côte de Granit Rose, la balade dans les Sept Îles, aussi surnommées "Îles aux oiseaux" a sans aucun doute été le moment le plus marquant.

Cette excursion, proposée au départ de Perros-Guirec (principalement), dure environ 3 heures (mais hors saison, la compagnie n'a pas été radine, la balade a duré presque 4 heures).  Les Sept Îles constituent l'une des plus fameuses réserves ornithologiques de France. L'archipel est notamment constitué l'Île Bono, l'Île Rouzic, l'Île Plate, l'Île aux Moines (où il est possible d'accoster pendant 45 minutes), l'Île Tomé, ou le Cerf. Bien entendu, il y a un côté côté "touristique" très fort dans ce genre d'excursion, et on pourra arguer que le simple fait d'organiser des excursions en bateau constitue déjà un impair qui peut déranger les espèces. Cependant, les organisateurs mettent avant toute chose la préservation des espèces en exergue et font preuve d'une grande pédagogie auprès du public. Et de retenue : nous n'approchons pas trop des rivages (d'ailleurs, c'est dangereux, il y a des écueils comme des lames de rasoir). Ainsi, au-delà d'un aspect "Zoo de plein air", il y a une volonté marquée d’œuvrer à la sensibilisation.

Vue de l'Île aux Moines


 
Au départ de Perros-Guirec...
 

 
Après dix minutes de mer, en se rapprochant de l'Île Rouzic, première destination, on commence à apercevoir une nuée mouvante sur les rochers... Et là, en s'approchant, surprise ! Des milliers de fous de Bassan, en train de nidifier ! C'est justement la pleine saison.
 



Les fous de Bassan vont et viennent, certains plongent à la vitesse de l'éclair pour attraper des poissons, d'autres ramènent des algues pour leur nid.




Mais nous ne sommes pas au bout de nos émerveillements en poursuivant sur les autres sites. Voici, en vrac, qu'apparaissent les grands cormorans (oiseaux de mer dont le plumage n'est pas imperméable et qui sont donc très souvent en train de sécher "les ailes grandes ouvertes), des goélands, des pingouins Troda (inouï la beauté de ces oiseaux), et même... des macareux !

Très, très difficile pour le photographe non aguerri ou mal équipé de prendre une quelconque photo avec tout le mouvement du bateau ! ça bouge dans tous les sens. Pourtant très peu semblent avoir le mal de mer. Pour ma part, je reste concentré sur les pingouins de Troda...


 


La triste histoire des macareux a pu nous être contée. Il y avait auparavant sur ces îles des milliers de macareux, environ jusqu'au XXe siècle. Période à laquelle la Compagnie des chemins de fer a trouvé intelligent d'organiser des safaris en bateau pour aller massacrer les macareux moines, notamment. Les colonies ont été totalement décimées, raison pour laquelle, entre autres (avec le commerce des plumes d'oiseaux), la Ligue de Protection des Oiseaux a été fondée, et a plus tard retenu comme emblème ce petit oiseau de mer, exceptionnel. Désormais, il ne reste plus beaucoup de macareux dans cette zone totalement protégée, et ce malgré leur protection. Mais leur population croît à nouveau...



Tout à coup, surprise ! Un phoque se dévoile à quelques mètres du bateau, et nous suit quelques instants. Il a l'air aussi curieux que nous, puis s'en repart.

 
Ensuite, arrivée sur l'Île aux Moines. L'histoire de cette île nous est racontée au passage et ne manque pas d'un certain piquant : au XIVe siècle, des moines cordeliers souhaitèrent s'y établir et fonder un monastère retiré du monde (ils avaient en effet bien choisi leur endroit... et allaient s'en apercevoir). L'île, pourtant pas bien grande, a la particularité d'avoir une source d'eau douce, très difficile d'accès. Quoi qu'il en soit, les moines ayant très peu de ravitaillement en provenance du continent, surtout à la mauvaise saison où la mer est mauvaise, ils en furent vite réduits à se nourrir de quelques poissons et berniques incrustées sur les roches alentours... et commencèrent à être décimés par la famine et la malnutrition ! Après quelques années à ce régime, et réduits à quelques individus, ils décidèrent d'abandonner et d'en appeler au pape d'alors, qui vit d'un mauvais oeil ce renoncement et refusa de prime abord que les moines quittent l'île... Mais alors qu'il ne restait que quelques individus, il leur accorda finalement l'autorisation d'abandonner les lieux, à condition de démonter jusqu'à la dernière pierre, signe de leur occupation malheureuse et de cet échec de l’Église. Il ne reste en effet rien de cette période médiévale sur l'île aux Moines.

En revanche, il est encore possible d'admirer les vestiges du fort "Vauban" et du phare, reconstruit en style brutaliste par les Allemands après la Seconde Guerre Mondiale, à titre de réparations... Et bien sûr, une station météo.




Vue du phare.

L'Île aux Moines est le lieu de nidification privilégié des goélands, qui, s'ils ne sont pas très farouches, protègent en revanche farouchement leur couvée, comme il se doit. Paraît-il que des visiteurs trop insistants et trop curieux se font régulièrement "attaquer" et repartent en sang sur le bateau. Une punition fort méritée, qui ne m'étonne pas du tout, à en juger par des comportements tout à fait inadmissibles et honteux que j'ai pu observer en balade sur les chemins😡.

Pour ma part, mon objectif à très fort zoom de 600 mm m'a permis de prendre de beaux clichés en restant très éloigné des oiseaux, et c'est tant mieux.

Ci-dessous des vestiges visibles de la fortification du XVIIe siècle. Aujourd'hui les seuls gardiens sont les goélands.




J'ai l'air d'être à côté, mais je suis en réalité à une vingtaine de mètres.



 Une vue de la petite station de la LPO.

L'Île aux Moines n'est désormais accessible que par un pont de singe déployé à partir de la rade.



Avant de repartir, j'ai même eu la chance d'observer deux huîtriers-pie, de loin.

 
Que retenir de cette excursion maritime exceptionnelle ? Qu'il faut activement participer, à son échelle, à la protection des oiseaux, de tout milieu que ce soit. Cette sortie permet à ceux qui la font, espérons-le, de mieux prendre conscience de la fragilité des milieux naturels et des espèces. 
 
Si vous avez l'occasion, aménagez des abris pour les oiseaux, accompagnez les durant les périodes difficiles, et peut-être, pour ceux qui le peuvent, donnez à la Ligue de Protection des Oiseaux - du moins, soutenons leurs actions, car ils le méritent.

mardi 11 juin 2024

Champ de coquelicots : vues champêtres

En vérité, je devrais plutôt dire que c'était un champ de colza (mais c'est moins romantique), dans lequel cette année, les coquelicots et marguerites ont foisonné. Je ne suis pas parvenu à le saisir, mais à certains endroits, vu de loin, les champs étaient rouge vif !






Les digitales étaient aussi de la partie dans le champ d'en face...