lundi 15 juillet 2024

Jour de répit pour les butineurs, plaisir du photographe amateur...

Je m'applaudirais presque pour mon sens de la rime (...). Il faut croire que je ne suis pas difficile.

Je parlais hier de repos dans le travail, mais ce dimanche ensoleillé a également offert un "répit" inverse aux butineurs, qui à la faveur de la chaleur (alors que le temps est reparti de plus belle à la pluie dès le lendemain), peuvent enfin vivre leur vie. Certes, cela les fait s'activer. En tout cas, je ne crois pas avoir souvenir d'une année si déserte en insectes en tous genres. On s'en rend justement mieux compte quand ils ressortent.

Ci-dessous pour commencer les ombelles du fenouil. Lui ne se sent plus de joie : il pointe à plus de 2,5 mètres de haut. La récolte des graines de fenouil s'annonce bonne (?).

Voici la carte géographique, version estivale, dans ses plus beaux atours sombres, magnifique.


Une chenille de bombyx disparate (si je ne me trompe). Plutôt rapide la chenille ! Difficile à photographier nettement (et je dis cela alors que j'ai eu une photo du morosphynx du premier coup ;-)

 
Quelques fleurs maintenant pour la gaieté ! La coquelourde des jardins. Bon, là, elle a déjà franchi son apogée. Sa belle teinte violette électrique devient plus intense, mais même légèrement flétrie, cela reste très beau. Voyez plutôt le détail :

Bourrache (enfin ! j'ai cru que les graines ne lèveraient jamais - j'attends le même rattrapage pour les capucines, qui sont à la traine)

Une belle fleur d'hémérocalle. Là, par contre, la pluie a fait son effet. Jamais mes hémérocalles n'ont été si généreuses et résistantes que cette année. Cela profite très peu aux butineurs, mais c'est joli.

Des roses.

Cette année, je vois des grandes marguerites partout, sauf dans notre jardin. Pas assez d'ensoleillement avec les arbres. Enfin, avec un peu de patience, en voici quelques unes...

 
Et les trèfles sont enfin à maturité. C'est le ravissement des abeilles et autres butineurs. Pas très loin, le buddleia, dans un autre genre, attire aussi beaucoup de monde (surtout les papillons... évidemment).






En dessous, à priori, un hélophile suspendu. J'ai regardé une planche anatomique pour ne pas me tromper... mais... ?

On repart dans les abeilles :



Et voilà une piéride (du navet, je pense, mais les ailes sont fermées).

Et un beau vulcain.

 
Le morosphynx me rend sa visite annuelle. Ni une, ni deux, je passe la vitesse d'obturation à 1/3000e sec. Heureusement qu'il y a du soleil ! Étrange, cette sensation qu'une crevette ailée passe dans le jardin...


 
Alors, en dessous, je crois que j'ai des téléfaures fauves, en tout cas le jardin est rempli de ces petits coléoptères rouges en pleine période de reproduction.

Grenouille rousse.

J'en profite pour un moment de réflexion, même si je risque d'enfoncer mes "propres portes ouvertes". J'étais récemment en courses, occasion de croiser des gens de ci, de là, et d'entendre à la volée discussions diverses et variées. Evidemment, ça n'a pas manqué, entre une femme et un homme, à propos de la pluie et du beau temps. 

"Il pleut ces temps-ci 👩" dit la première. L'autre répond : "Ah ça oui, et puis j'ai la pelouse qui pousse, vous verriez ça, il y a des *herbes*, je ne sais même pas ce que c'est ! En tout cas, c'est dégueulasse, il faut que je tonde !👨"  "Ah ça, vous avez raison, ça pousse tout le temps, il faut tondre, il faut tondre !👩".

Je n'en peux plus d'entendre des choses comme ça. Tondre, passe encore. Chacun fait comme il veut, d'ailleurs moi aussi je tond un peu. Mais "c'est dégueulasse" l'herbe qui pousse ? 😕 Le terme m'a frappé. Franchement, j'entends ça régulièrement. Même en choisissant seulement de réduire un peu la longueur de tonte ? Ou en réduisant la fréquence ? Non. Il faut tondre, tondre, tondre. Les mousses ? Pas bien. Le lierre ? Envahissant. Les herbes folles ? Négligé. Les orties ??? L'ennemi public (avec les ronces, alors là : je ne vous dis pas la menace ! la civilisation vacille). Mon voisin d'en face finit même par passer tout au brûleur à gaz, j'hallucine, c'est un vrai cauchemar. 😖

Les autres, dans notre entourage, c'est pareil. Nous qui laissons sciemment notre terrain plus libre et plus sauvage, en privilégiant la tonte raisonnée, et le fauchage tardif ou sélectif, permettant à toute une faune et une flore de s'épanouir, récoltons en permanence l'ire de tout notre voisinage, qui nous disent au mieux "d'entretenir", ou au pire "Vos herbes, vos orties, vous allez m'enlever tout ça !" (sans rire, un voisin m'a déjà dit cela). Nous sommes les moutons noirs du quartier. Nos voisins sont de vrais progressistes... 😉

Signe d'une société malade, cette course à la tonte compulsive et au débroussaillage jusqu'à l'os me fatigue. Quasiment tous les jardins alentours sont des green de golf. Pas une fleur (sauf dans les parterres ou les bacs), pas un insecte, pas de vie. Pas d'humain non plus d'ailleurs, leurs propres habitants ne mettent jamais les pieds dehors. Mais ils tondent, ils tondent ! C'est "net", ce n'est pas "dégueulasse" ;-) Contradiction évidente par ailleurs, quand les mêmes personnes vont pleurer que l'essence, c'est trop cher, et que ça n'arrête pas d'augmenter. Ben oui mes cocos 😁

Bref, il y a de la vie sur notre terrain, c'est déjà une chance, et aussi sur tout un tas d'autres terrains heureusement (merci aux personnes que je ne connais pas, mais elles sont nombreuses aussi, ouf). C'est une fierté, même modeste, même minime. C'est triste, on en vient à s'excuser car on laisse trois herbes folles libres. Comme dit cette célèbre maxime médiévale : "Honni soit qui mal y pense".

C'était mon coup de gueule du jour. Hissons nos couleurs ! Pendant qu'il y en a encore.

 

Le faucon crécerelle rôde toujours aux alentours. Ici, j'ai bien aimé cette prise de vue, où il guette, juste au-dessus d'un ancien nid de frelons délabré. C'est assez sympa.

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